Entretien avec Karine Gibot
Karine Gibot, votre parcours détonne dans le milieu de la psychothérapie. Pouvez-vous nous résumer en quelques mots ce qui vous a amené à ouvrir votre cabinet à Reims ?
Dès l’adolescence, je voulais être psychothérapeute, psychothérapeute pour enfants plus précisément. Et puis comme beaucoup d’adolescents, j’ai dû satisfaire aux envies et injonctions parentales, et je n’ai finalement pas suivi la voie que je m’étais fixée. J’ai donc fait un parcours plutôt classique, en tout cas bien éloigné de la psychothérapie : baccalauréat, classe préparatoire aux grandes écoles de commerce, concours d’entrée aux grandes écoles, et puis l’EDHEC à Lille. À la sortie, l’objectif professionnel est clair : je serai directrice commerciale ! J’ai démarré dans de grands groupes internationaux et puis j’ai évolué comme ça très régulièrement pendant 17 ans jusqu’à atteindre ce fameux objectif d’être directrice commerciale… J’ai même été directrice de filiale dans une coopérative agricole régionale.
Et puis la vie est très bien faite puisqu’elle nous ramène toujours à nos envies profondes… en tout cas, ça c’est une vraie conviction aujourd’hui ! Donc j’ai fait un burn out qui m’a amené vraiment à me requestionner sur le sens de ce que je faisais professionnellement. En clair, je ne trouvais plus de sens à ce que je faisais, je m’étais vraiment trop écartée de mes valeurs profondes et de mes envies.
Et donc, j’ai vraiment tiré profit de cette période pour me poser et réfléchir à ce que je voulais faire. Et puis là, toutes mes envies profondes sont remontées et j’ai reconnecté avec cette envie de devenir psychothérapeute et de prendre en charge les souffrances de l’âme humaine.
Comment vous êtes vous donné les moyens de concrétiser ce projet de vie, des années plus tard ?
Après mon burn-out, j’ai démarré une formation en coaching. Je me suis formée dans une école qui s’appelle aujourd’hui l’Institut des neurosciences appliquées, en région parisienne, et puis j’ai démarré en tant que coach, formatrice et consultante.
J’ai créé mon entreprise en 2008 mais ça ne me suffisait pas, je me rendais compte que ça n’allait pas aussi loin que je le voulais, et mon objectif était vraiment de devenir psy… donc j’ai repris des études pendant cinq ans en parallèle dans une école privée qui s’appelle Savoir Psy à Paris et qui est d’orientation jungienne. L’intérêt de Jung, c’est qu’il a vraiment eu une approche globale de l’être humain.
« J’ai vraiment tiré profit de cette période pour me poser et réfléchir à ce que je voulais faire. Et puis là, toutes mes envies profondes sont remontées et j’ai reconnecté avec cette envie de devenir psychothérapeute et de prendre en charge les souffrances de l’âme humaine »
« J’ai vraiment tiré profit de cette période pour me poser et réfléchir à ce que je voulais faire. Et puis là, toutes mes envies profondes sont remontées et j’ai reconnecté avec cette envie de devenir psychothérapeute et de prendre en charge les souffrances de l’âme humaine »
Jung, le père de la psychologie analytique ?
Oui, Carl Gustav Jung, penseur influent mais avant tout praticien. La formation que j’ai suivie était justement, et je la voulais comme telle, très expérimentale : de manière à ne pas simplement me bourrer la tête de théories et de concepts. Il y avait de cela, évidemment, mais aussi énormément d’expérientiel, de manière à vivre les concepts à travers mes tripes, et à vraiment devenir psychothérapeute, parce qu’on devient psychothérapeute. C’était une formation longue de cinq riches années avec beaucoup de séminaires, très vivants et puis j’y ai appris à accompagner les patients avec un outil qui s’appelle la « Gestalt » ou « Gestalt thérapie analytique » d’orientation Jungienne. C’est un bien grand mot qui veut dire que je travaille énormément avec les émotions, avec ce qui se passe dans l’ici et maintenant dès que le patient s’assoit sur le canapé, parce que tout fait sens : dès qu’il arrive, les premières choses qui se passent nous donnent la ligne directrice pour le reste de la séance.


« Je travaille énormément avec les émotions, avec ce qui se passe dans l’ici et maintenant »
« Je travaille énormément avec les émotions, avec ce qui se passe dans l’ici et maintenant »
Vous avez donc commencé par le coaching, pour aller dans un second temps vers une pratique plus profonde qu’est la psychothérapie. Et ensuite, vous avez complété votre « offre » par des expériences d’hypnose. Trois disciplines, trois types de patients ?
Je prends en charge toutes les personnes qui viennent à moi. Il n’y a pas d’âge limite. Par exemple, j’ai une dame de 75 ans, je peux également recevoir des couples pour engager des thérapies de couple. Le point commun ? Peu importe la problématique, c’est qu’il y a un mal-être, il y a une souffrance, des états d’âme un peu compliqués. Il n’y a pas forcément chez les patients de compréhension de ce qui se passe, de pourquoi on en est là, dans cet état. Il y a par contre une vraie envie d’aller mieux.
J’ai effectivement ajouté à la psychothérapie le formidable outil que représente l’hypnose. En psychothérapie on doit parvenir, au fur et à mesure, à identifier le nœud originel de la problématique. Et pour vraiment dénouer ce nœud de manière rapide, pour ne pas que cela dure des années comme dans certaines formes de thérapies, j’ai voulu me doter d’un outil qui permet d’aller directement dialoguer avec l’inconscient. En effet, c’est l’inconscient qui crée des blocages et c’est lui-même qui est capable de les lever. Mais pour ça, il est important d’aller le stimuler et d’avoir un langage direct avec lui, ce que permet l’hypnose.
L’hypnose, c’est quoi ? C’est un état naturel que l’organisme crée tout seul. Par exemple, quand vous faites un trajet quotidien, habituel, en voiture : vous vous déplacez d’un point A vers un point B, vous arrivez au point B, et vous ne savez même pas par où vous êtes passé parce que vous étiez en état d’hypnose. C’est une partie de votre cerveau qui prend le relais mais ce n’est pas la partie réellement consciente qui est aux commandes. Donc l’hypnose, c’est un état naturel et je viens l’activer, par une méthode de relaxation. Ce qui fait que la personne est dans cet état modifié de conscience et ça permet d’aller justement parler à la partie droite du cerveau : la partie créative, la partie qui est dans l’imaginaire et le lieu de l’inconscient, pour aller stimuler l’ensemble des ressources qui sont dans cette partie là et pour aller obtenir des réponses que la partie gauche n’a pas.
C’est-à-dire que le mental n’a pas toutes les réponses, c’est l’inconscient qui a les réponses, qui nous connaît par cœur depuis notre naissance voire bien avant et qui est capable de nous donner accès aux raisons des blocages, et de les lever.
Plus prosaïquement, une histoire de connexions entre les différentes parties du cerveau…
En fait on travaille sur les peurs qui sont des créations de l’esprit et elles peuvent être logées dans diverses parties du cerveau. Elles peuvent être à l’arrière, là c’est le cerveau limbique, ici ce sont les peurs originelles, archaïques. La partie gauche est la partie du raisonnement, on y trouve les peurs qu’on s’est créées par le mental et il y a la partie droite qui est plutôt l’inconscient. L’intérêt de l’hypnose, c’est qu’on va déloger les peurs d’où elles se trouvent, on va décristalliser des souvenirs douloureux, on va retraverser des épreuves difficiles en changeant la trame de l’histoire de manière à ce que ça devienne apaisé et non plus souffrant. Et je trouve que l’association de l’hypnose à la psychothérapie c’est absolument fabuleux en terme d’efficacité. Je le constate au quotidien.
Je résume : phase 1, vous identifiez le nœud, phase 2, vous essayez de le dénouer et l’hypnose c’est un moyen d’accéder plus rapidement au nœud ?
Exactement, on peut le faire par la psychothérapie classique mais ça durerait longtemps. Moi je ne garde pas les patients trop longtemps, et l’hypnose permet de gagner en durée, en efficacité.
« C’est l’inconscient qui crée des blocages et c’est lui-même qui est capable de les lever. Mais pour ça, il est important d’aller le stimuler et d’avoir un langage direct avec lui, ce que permet l’hypnose »
« C’est l’inconscient qui crée des blocages et c’est lui-même qui est capable de les lever. Mais pour ça, il est important d’aller le stimuler et d’avoir un langage direct avec lui, ce que permet l’hypnose »
L’hypnose c’est très à la mode, il y a des spectacles d’hypnose associés à de la magie, des émissions de télévision dédiées à l’hypnose… Qu’est ce que vous répondriez à quelqu’un qui pourrait vous taxer de charlatanisme ?
La principale preuve que j’apporterais à l’encontre d’une telle accusation , ce sont les résultats que j’ai avec mes patients, tout simplement. Les recommandations, le bouche à oreille, le fait que ma patientèle a plutôt tendance à grossir qu’à rétrécir, ce qui est plutôt rassurant… et puis surtout les retours que j’ai par rapport à l’hypnose, des résultats concrets de changements observables dans la vie quotidienne. C’est quand même l’objectif. Quand les patients arrivent dans le cabinet, l’idée c’est qu’ils en sortent le plus vite possible avec le sourire aux lèvres et qu’ils soient complètement autonomes pour gérer leur vie. Alors leur vie ne va pas être linéaire, bien entendu, parce que ça ne serait pas la vie sinon -parce que la vie c’est le mouvement – mais qu’ils soient capables de trouver en eux les ressources pour faire face quoi qu’il arrive ».
Et puis un charlatan pour moi c’est quoi ? C’est quelqu’un qui agit dans son propre et unique intérêt, très souvent financier, qui abuse d’une position de pouvoir lié à un titre ou à une position de faiblesse des gens qui viennent le voir. Moi ce n’est pas ça qui m’anime clairement : ce qui m’anime c’est vraiment d’aider les gens à aller mieux. Une personne qui va mieux va faire du bien autour d’elle, elle développe une lumière et une énergie positive qui font que les gens autour d’elle vont être beaucoup plus apaisés, et quelque part à mon petit niveau, j’aide le monde à aller mieux. Le changement, il commence à l’intérieur et quand les personnes apaisent leur violence, leur colère et retrouvent de la sérénité, ça va créer de la sérénité autour d’elles. C’est un peu la légende du colibri : voilà c’est ça qui m’anime, ce qui donne sens à ce que je fais.


L’hypnose est très exposée médiatiquement, mais elle est aussi aujourd’hui clairement reconnue par la médecine. Dans les hôpitaux, ils font désormais appel à des hypnotiseurs.
Tout à fait : pour les personnes qui ne peuvent pas être anesthésiées parce qu’elles sont trop âgées ou qu’il y a trop de facteurs de risque, on utilise l’hypnose.
Mais pour être clair : l’hypnose dite « de spectacle » et l’hypnose thérapeutique ont une base commune : l’état d’hypnose, qui est induit de différentes manières. L’hypnose de spectacle, c’est pour faire faire les guignols aux gens sur scène. L’hypnose thérapeutique, c’est pour accéder aux ressources du cerveau droit de manière à vraiment faire un travail en thérapie. Je précise enfin que pendant l’hypnose, en tout cas ma manière de pratiquer, la personne est complètement au contrôle de ce qui se passe, elle est consciente absolument de tout ce qui se passe et elle se souvient de la séance après. Il y a certains hypnothérapeutes qui indiquent des états d’amnésie. Je trouve ça dommage puisque l’idée, pour moi en thérapie, c’est que derrière je reboucle avec ce qui s’est passé pendant la séance d’hypnose. La personne est vraiment au contrôle.
« Ce qui m’anime c’est vraiment d’aider les gens à aller mieux. Une personne qui va mieux va faire du bien autour d’elle, elle développe une lumière et une énergie positive »
« Ce qui m’anime c’est vraiment d’aider les gens à aller mieux. Une personne qui va mieux va faire du bien autour d’elle, elle développe une lumière et une énergie positive »
Comment ça se passe si la personne n’est pas réceptive ?
Tout le monde est réceptif, l’hypnose est un état naturel. Après cela met plus ou moins de temps en fonction des personnes. J’ai reçu des personnes en hypnose qui sont dans le contrôle et qui ont du mal à se laisser descendre, mais à partir du moment où elles ont cette envie là, ça se passe. C’est plus ou moins long mais l’état d’hypnose on arrive à l’activer.
On peut entendre que grâce à l’hypnose, on arrête de fumer, on résout des problèmes psychomoteurs… Est-ce que tout est possible avec l’hypnose ?
Oui c’est quelque chose qui fonctionne, mais la manière dont moi j’ai envie d’utiliser l’hypnose, c’est vraiment dans le cadre d’un travail en profondeur, pour que la personne soit vraiment mieux dans sa vie. Quand on fume, c’est qu’en arrière-plan, il y a un problème de stress, un problème de mal-être, il y a quelque chose et moi c’est sur ce quelque chose que j’ai envie de travailler. Ce n’est pas simplement arrêter le symptôme. Donc oui perdre du poids, arrêter de fumer c’est possible avec l’hypnose, bien sûr, chaque personne réagit différemment. Il y a des personnes chez qui au bout d’une séance ça peut fonctionner, d’autres, il va leur falloir trois séances et chez certains, ça ne fonctionnera jamais parce que le problème n’est pas là, d’où l’intérêt de faire un travail en profondeur pour aller identifier l’exact endroit où il faut aller travailler.
Le coaching serait donc une réponse à court terme alors que la psychothérapie recherche à dénouer un problème profond. Les deux disciplines ne sont-elles pas incompatibles ?
Non au contraire. Les disciplines sont complémentaires, elles ne répondent pas au même besoin. J’ai démarré par le coaching parce qu’effectivement, je voulais travailler sur les problématiques de confiance en soi, de prise de parole en public, le « comment équilibrer ma vie personnelle et professionnelle ». Ici, on est dans le changement de comportement. Le coaching, c’est le changement de comportement, le changement de façon de faire et de réflexes au quotidien. Ça fonctionne sur une problématique qui est clairement identifiée où l’objectif y est très clair, il y a une durée limitée d’accompagnement. Ca fonctionne si derrière il n’y a pas des choses à aller regarder en profondeur.
« Tout le monde est réceptif, l’hypnose est un état naturel »
« Tout le monde est réceptif, l’hypnose est un état naturel »


Donc on peut venir vous voir pour des missions de coaching et puis finalement ça ne marchera pas ?
Oui c’est ça, et ce n’est même pas moi qui le dis c’est le patient. Une personne qui veut faire du coaching, elle vient me voir, on fait du coaching sauf qu’au bout d’un moment : quand on se rend compte qu’à très court terme la problématique revient ou que ça piétine, c’est qu’il y a quelque chose en arrière-plan qu’on n’a pas traité, et qu’il faut aller regarder. On peut alors s’engager dans une psychothérapie.
Vous mettez beaucoup en avant, dans votre présentation, une démarche plus humaniste. Une démarche humaniste, en quoi ça consiste concrètement ?
Pour moi, en tout cas la manière dont je le vois, c’est d’être dans le postulat que l’être humain a en lui toutes les ressources nécessaires pour changer. Et j’y ajouterai aussi, envisager l’être humain dans sa globalité. Dans ma pratique, je ne fonctionne pas toute seule, c’est-à-dire que je suis convaincue qu’une psychothérapie peut être encore plus efficace quand elle est accompagnée, au cas par cas bien sûr, d’un travail en énergétique, d’un travail sur le corps. Par exemple, il peut s’agir d’un travail en complément avec un ostéopathe ou un podologue. Le corps cristallise tous les nœuds émotionnels, les vécus traumatiques y sont inscrits. Avec la thérapie, on va faire émerger les émotions. Maintenant pour débloquer le corps, l’ostéopathie c’est génial, je travaille d’ailleurs, pour les personnes qui le souhaitent, en alliance thérapeutique avec un ostéopathe et avec un énergéticien. Travailler en énergétique en parallèle permet de démultiplier les effets. Pour moi, l’être humain est vraiment à prendre dans sa globalité.
« Le but de la thérapie, c’est de se découvrir soi-même, de revenir à qui on est, à notre essence profonde et puis accéder à beaucoup plus de sérénité, de bien-être dans notre vie. »
« Le but de la thérapie, c’est de se découvrir soi-même, de revenir à qui on est, à notre essence profonde et puis accéder à beaucoup plus de sérénité, de bien-être dans notre vie. »
Donc on est vraiment dans une approche holistique ?
Oui, je m’inscris réellement dans une approche holistique de l’être humain, dans laquelle la dimension spirituelle peut également intervenir, lorsque la personne y est ouverte.
Ce que j’entends dans ce que vous dites, c’est que vous êtes de formation Jungienne, mais clairement vous n’êtes pas fâchée avec la médecine traditionnelle. Il vous arrive de travailler avec certains médecins généralistes ?
Je ne travaille pas spécifiquement avec les médecins généralistes, mais il arrive que ceux-ci recommandent à leur patient d’entreprendre un travail en psychothérapie ou bien de faire de l’hypnose, par exemple pour des soucis de sommeil, d’anxiété, pour accompagner un burnout , une dépression, etc…
La patients viennent me voir aussi sur la base du bouche à oreille, ou bien par des communications sur ma page Facebook. J’anime aussi des ateliers de développement personnel qui peuvent être très créatifs où j’utilise le mandala. Ce sont des figures sacrées, les vitraux des églises sont des mandalas. Je les utilise de manière thérapeutique, pour aller explorer justement avec l‘inconscient la problématique. Par exemple, je travaille sur l’équilibre du masculin et du féminin, sur l’héritage transgénérationnel… C’est un outil, un support projectif du monde intérieur de la personne.
Vous utilisez la musique aussi ?
Non pas encore, mais ça viendra. Je joue du violoncelle et dans le cadre de ma formation en hypnose, je me suis initiée au tambour chamanique. Dans les tribus amérindiennes, le tambour chamanique est utilisé pour se mettre en transe, pour se mettre dans cet état plus rapidement. Le tambour émet de puissantes vibrations qui peuvent accompagner efficacement l’accès à un état modifié de conscience, à l’état d’hypnose.
Il est rare de voir la musique utilisée en psychothérapie.
Oui c’est vrai, mais pourquoi pas ?
C’est intéressant de voir que vous ne fermez aucune porte..
Oui, je suis toujours en évolution, j’ai besoin de me nourrir de formations, d’apprendre, mais toujours dans cette optique d’avoir quelque chose de concret à proposer à mes patients pour les libérer de leurs souffrances. Je m’occupe de prendre en charge les souffrances de l’âme humaine, c’est ça mon métier.
« Je m’occupe de prendre en charge les souffrances de l’âme humaine, c’est ça mon métier. »
« Je m’occupe de prendre en charge les souffrances de l’âme humaine, c’est ça mon métier. »


Pour finir, que pouvez-vous me dire de ce tableau qui tient une place centrale dans votre cabinet ?
Ça fait des années que je l’ai et je le trouve très vivant, très lumineux, c’est un joyeux bordel ce tableau. Pour moi, c’est le reflet de l’être humain.
Ça fait écho à ce que vous me dites, il y a toutes ces couleurs, des choses enchevêtrées etc..
Oui, c’est ça ! Le patient arrive un peu dans cet état : avec toutes ces couleurs à l’intérieur de lui, mais aussi ces tâches plus sombres et peut-être aussi une sensation de confusion, de ne pas savoir « par quel bout prendre son mal -être ». Et la thérapie l’aide à y voir plus clair dans toute cette confusion, à mettre de la conscience et de la lumière sur toutes ces tâches sombres à l’intérieur de lui pour rendre ses couleurs encore plus lumineuse et mettre de la compréhension et du sens sur son « joyeux bordel » intérieur.